Cycle de rencontres | Décroître est un moment de création | Le donné mis à l’épreuve de la soustraction Événement, Conférence / Cycle
1h30
- Publics
- Adultes
- Adresse
- Salle Matisse - Niveau 3 du musée
- Heures
- Le :
Jeudi 14 décembre 2023 de 19h00 à 20h30
DÉCROÎTRE EST UN MOMENT DE CRÉATION
Observatoire des pratiques artistiques et culturelles en logique soustractive
La multiplication d’événements culturels consacrés aux défis posés, ou faut-il écrire imposés par l’urgence écologique révèle un état de crise. À l’intérieur de celui-ci, TRANSITION est le mot clé. Cet état voit la culture dans son ensemble passer d’un raisonnement fondé sur l’abondance à un autre, lui ordonnant de décroître, car l’heure est à la réalisation des bilans carbone.
Qu’en est-il des artistes ? L’acte de créer imaginé dans l’opulence est-il, pour eux, toujours désirable ?
Dans les musées du monde entier, des gestes de désobéissance d’activistes, ou « abîmeurs de patrimoine », semblent dénoncer une situation planétaire toujours plus inquiétante. « Lorsque la vie est menacée, annoncent les plus engagés, ce sont les conditions mêmes de la créativité et de l’expression des plus hautes valeurs de l’esprit qui sont condamnées avec elle1. » Efforts productifs ou actions désespérées, ces tentatives sont un signe révélateur plutôt qu’un effet de mode.
Situées du côté des réponses, sans doute incomplètes et peut-être provisoires, des raisons d’espérer, ces rencontres publiques ont pour but de rendre compte d’authentiques alternatives théoriques et pratiques : celles que proposent des artistes, des théoriciens ou encore des acteurs issus de l’industrie culturelle en refondation. Décroître est un moment de création.
Placés sous les signes du bas régime2 et du pouvoir inventif du vivant, des systèmes de valeurs propres au champ élargi de la création seront confrontés.
Écoutez l'enregistrement audio de la rencontre du 14/12/2023 :
Le donné mis à l’épreuve de la soustraction, le jeudi 14 décembre 2023 à 19h, avec Mathilde Pellé et Laurence Rassel
Mathilde Pellé
Soustraire, la forme et l’expérience
Mathilde Pellé est une designer française. En parallèle d’une activité de conception —objets, espaces, lieux—, elle porte depuis 2016 son projet de recherche Soustraire. Elle emploie la soustraction pour étudier les formes, pour disséquer les objets et leurs matières et pour faire expérience du moins. En appliquant la soustraction aux environnements matériels contemporains admis (notamment domestiques), elle interroge la définition des besoins et insinue une réinvention sensible des modes de vie et des formes qui les accompagnent.
Laurence Rassel
C’est quoi « faire avec ce qui est là » ?
Formée en arts visuels et pédagogie, Laurence Rassel a poursuivi une trajectoire interdisciplinaire allant des nouveaux médias à la direction d’une institution artistique. Actuellement directrice de l’erg (École supérieure des Arts, École de recherche graphique) à Bruxelles, elle a été, entre 2008 et 2010, directrice des projets puis de 2010 à 2015, directrice de la Fundació Antoni Tàpies à Barcelone. Précédemment, à partir de 1998, elle fut, entre autres, responsable de Constant vzw, une organisation sans but lucratif basée à Bruxelles. Constant connecte la pensée théorique, l’usage critique des nouvelles technologies, du comportement artistique et de questions politiques dans le réseau. À cette même période, elle fut coordinatrice de projets pour le centre de formation de femmes aux nouvelles technologies Interface3 à Bruxelles, dans le cadre du projet européen ADA de 2001 à 2006.
Prochaine séance
Écopratiques, le jeudi 18 janvier 2024 à 19h, avec Gilles Clément et Aude Cartier
Ces rencontres sont à l’initiative de Jean-Baptiste Farkas, artiste dont les recherches portent sur la création par soustraction3.
1 Extrait d’un article de la philosophe Anna Longo, « Des activistes écologiques et des valeurs culturelles », publié sur la plateforme AOC dans la rubrique « écologie » le vendredi 13 janvier 2023, voir : https://aoc.media/opinion/2023/01/12/des-activistes-ecologiques-et-des-v...
2 « Entre des individus libres, des rapports sociaux productifs vont à l’allure d’une bicyclette, et pas plus vite. » (Ivan Illich, Énergie et équité, Flammarion, Paris, 2018, p. 27).
3 Voir : https://theses.hal.science/tel-04021612v1