Peter Doig
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Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente la première grande exposition à Paris de Peter Doig, figure incontournable de la scène artistique britannique. Composée d’une centaine d’œuvres -peintures et dessins- regroupées par thèmes, l’exposition retrace le parcours de l’artiste depuis le début des années quatre-vingt dix à aujourd’hui. Ses peintures envoûtantes présentent des paysages qui semblent issus de souvenirs ou de rêves.
Né en Écosse en 1959, Peter Doig a été élevé à Trinidad et au Canada. À l’âge de vingt ans, de retour en Grande-Bretagne, il suit des études artistiques à Wimbledon School of Art, puis à Saint Martin’s School of Art entre 1980 et 1983. En 1989, il reprend des études à Chelsea School of Art, après un séjour de trois ans au Canada. Dès le début des années quatre-vingt dix, son travail est reconnu, notamment grâce à une exposition personnelle à la Whitechapel Art Gallery en 1991. Son approche très personnelle de l’image peinte lui vaut une reconnaissance sur la scène internationale.
Au début des années quatre-vingt dix, l’artiste se détourne délibérément du post-expressionnisme abstrait américain et de la peinture figurative pour opérer un retour aux sources, cherchant à recréer une atmosphère, forgée sur l’expérience humaine.
Fasciné par les espaces immenses où le rapport de l’homme à la nature est constamment en jeu, Peter Doig voit la nature comme source d’inspiration et d’authenticité. « À Trinidad, le paysage est omniprésent et très puissant. Moi qui ai grandi au Canada, cela m’a de nouveau frappé. Le défi est de faire de l’art dans cet environnement où l’on est si près des choses qui nous inspirent ». L’artiste peint souvent des lieux sauvages, indéfinis, abandonnés, que l’homme traverse, laissant un signe de sa présence : canoës vides, maisons de travailleurs saisonniers, silhouettes solitaires devant des brumes flottantes. La description n’est pas prépondérante dans ses œuvres, évitant un contenu narratif trop présent.
Ne peignant jamais en plein air, les paysages représentés sur ses toiles sont issus de multiples sources. Ancré dans les traditions picturales, le travail de Peter Doig s’inspire aussi de l’environnement visuel présent, de la photographie amateur (cartes postales) et professionnelle, du cinéma populaire ou expérimental, de la musique (pochettes de disques), de la télévision commerciale et de la vidéo amateur.
J’ai commencé à peindre cette idée de paysage à Londres, à travers mes expériences au Canada (…) filtrées au travers d’images trouvées que j’ai choisies. Réaliser ces peintures dans l’atelier était comme une échappatoire, parce que ce qui se trouvait à l’extérieur était si différent. Le travail devint un autre monde. C’est peut-être toujours le cas mais il était stimulant de trouver cet autre endroit dans mon atelier et dans ma tête.
Peter Doig
S’appuyant sur un travail de la matière -jeu de textures, teintes pures et mélangées, effets de solarisation, halo, mises au point vagabondes-, ses œuvres échappent à une lecture univoque. Elles préconisent toujours une distance face au sujet ou à une composition, rendant à la peinture toute sa présence.
Chacun peut reconnaître ses propres sentiments, car Peter Doig utilise son “expérience pour penser à toutes les choses qui font partie des expériences des autres”. Il laisse chaque incident suffisamment ouvert pour que chaque personne, quel que soit son état émotionnel, puisse se l’approprier ou s’en souvenir
Richard Shiff
Dans ses œuvres
Exposition organisée par le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en association avec la Tate Britain de Londres et la Schirn Kunsthalle de Francfort (exposition Peter Doig : 9 octobre 2008 - 4 janvier 2009).
Commissaire général : Fabrice Hergott
Commissaire de l'exposition : Angeline Scherf