Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

Nouveau parcours Collections permanentes

Le nouveau parcours des collections permanentes

 

Le parcours s’ouvre sur des œuvres empreintes d’une gestuelle rapide et puissante que l’on réunit souvent sous l’étiquette « d’abstraction lyrique ». Les artistes présentés dans cette salle révèlent les orientations et la diversité de ce courant d’après-guerre. On y retrouve Hans Hartung, Pierre Soulages, Simon Hantaï, Zao Wou-Ki et Christopher Wool.

Des salles monographiques, présentant les fonds du musée, ponctuent ensuite le parcours avec des confrontations inattendues (Francis Picabia et Giorgio de Chrico). Un des temps forts de ce réaccrochage est incontestablement la présentation de la Suite Vollard, composée de 100 gravures réalisées par Pablo Picasso entre 1930 et 1937, présentée dans son intégralité.

Des salles thématiques proposent une relecture des courants traditionnels de l’histoire de l’art : la section « Cubisme, de Cézanne au papier peint », présente un focus sur le cubisme décoratif, tandis qu’une salle dédiée aux « Fauves, post-impressionnistes et autres coloristes » montre les différentes pratiques au début du siècle, confrontant les œuvres fauves de Maurice de Vlaminck et celles de Raoul Dufy. « Cosmogonies abstraites » réunit l’abstraction des années 1920 et 1930, caractérisée par des pratiques hétérogènes teintées de mysticisme cosmique et biomorphique (Jean Crotti, František Kupka, Enrico Prampolini). Le parcours se poursuit par une salle dédiée à l’Ecole de Paris et une section « Les grands Indépendants », en référence à l’exposition de 1937 au Petit-Palais qui réunissait les artistes majeurs des avant-gardes devenus les grands maîtres de l’art moderne (Henri Matisse, Edouard Vuillard, Pierre Bonnard, Raoul Dufy, Albert Marquet). Une salle consacrée au réalisme, présente des artistes inclassables des années 20 qui pratiquent une peinture sans concession, en opposition au classicisme. Enfin, les sections « Spontanéistes et automatistes » ainsi que « Dalla natura all’arte » (en référence à l’exposition qui s’est tenue en 1960 au Palazzo Grassi de Venise) présentent la diversité des pratiques matiéristes des années 1950 et 1960 avec des œuvres de Dubuffet, Etienne-Martin et Fontana.

Le parcours contemporain quant à lui s’articule autour de deux axes : les avant-gardes des années 1960 et la peinture dès les années 80.

Une première section présente le mouvement du Nouveau Réalisme (Arman, Gérard Deschamps,  Raymond Hains, Yves Klein, Martial Raysse, Daniel Spoerri, Jacques Villeglé…). Les artistes brouillent les frontières de l’art. Dans la lignée de Marcel Duchamp, le langage plastique se traduit par l’action de l’artiste sur cette réalité, tel un «recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire » (Pierre Restany).

 

Une autre salle est consacrée à l’abstraction géométrique. Des artistes tels que Martin Barré, François Morellet, Aurélie Nemours rejettent l’émotion individuelle et la spontanéité du geste artistique au profit d’un questionnement des données fondamentales de l’art: le format, la série, le support et la matérialité de l’œuvre.

 

Sont également présentés les artistes d'Art conceptuel (Art & Language, Victor Burgin, Hamish Fulton, Jenny Holzer, Barbara Kruger, Lawrence Weiner …) dont les œuvres sont définies non par les propriétés esthétiques, mais par leur concept. Prenant une grande distance à l'égard de l'objet dans l'œuvre d'art, ils aboutissent à une activité artistique où l'utilisation du langage finit par être la condition nécessaire et souvent suffisante à l'existence de l’œuvre.

 

L’apparition, depuis les années 60, de formes artistiques conceptuelles a remis en cause le tableau classique et a fait reculer la pratique traditionnelle de la peinture. Depuis les années 80, on assiste à un fort renouveau de la peinture. Les artistes peintres affirment leurs positions et se démarquent par rapport à l’histoire de leur médium. Revendiquant un réel plaisir du geste, les peintres rassemblés ici (Per Kirkeby, Markus Lüpertz, Christopher Wool, A. R. Penck…) renouent avec la capacité expressive de la peinture tout en intégrant les acquis du passé.

 

Une sélection d’acquisitions récentes permet également d’explorer les tendances les plus actuelles de la jeune création française et internationale (Mathieu Mercier, Farah Atassi, Alex Israël, Harold Ancart…).

 

 

 

Commissaires: Sophie Krebs, Julia Garimorth, Choghakate Kazarian, Dominique Gagneux, Emmanuelle de l’Ecotais, Anne Montfort

Scénographe : Alexis Patras