Sylvie Auvray
Sylvie Auvray est une sculptrice et une peintre qui manie avec aisance et décomplexion une variété de techniques - huile sur toile, encre de Chine, grès, céramiques, faïences émaillées ou recouvertes de peinture glycérophtalique que l'artiste modèle et cuit elle-même - pour générer un univers enfantin dont le bestiaire, à la naïveté kitsch, est trompeuse.
La cerise de The Cherry, the Bat, the Bee s'inspire des patchs américains des années 70 que l'artiste a collectionnés à Los Angeles et que l’on retrouve aujourd’hui sur les "Bumpers stickers" à l'arrière des camions américains. The Cherry, the Bat, the Bee fonctionne comme un collage, dont le titre rappelle celui d’une fable et opère avec la force de l'immédiateté liée à l'écriture automatique. Elle combine des références : la chauve-souris renvoie notamment à une enluminure du Moyen-Âge, mais aussi à des images qui apparaissent sur l'écran de son téléphone, envoyées par des amis ou par l’algorithme de son compte Instagram. L’usage récurrent du plâtre – donnant l’illusion de la céramique – répond à son intérêt pour la texture et sa fascination pour les graffitis de Brassaï. La forme, quant à elle, est inspirée des grands paniers en osier Hopi, culture dont l’artiste s’est imprégnée durant son séjour aux États-Unis.
Biographie – Expositions personnelles : Les Cambuses, Galerie Laurent Godin, Paris, 2019 ; Broom, Martina Simeti, Milan, 2019 ; Breaking up, South Willard, Los Angeles, 2019 ; KAT ATTACK, South Willard, Los Angeles, 2017 ; l’important c’est de bien placer la bougie, Galerie Laurent Godin, Paris, 2016 ; John’s feet, Chamberlain building, Chinati Foundation, Marfa; Rings, Galerie Francesca Pia, Paris; L’Éternel Détour, MAMCO, Genève, 2012. Expositions de groupe : Narcisse ou la floraison des mondes, FRAC Nouvelle-Aquitaine, 2020 ; Medusa, MAMVP, 2017…
The Cherry, the Bat, the Bee pourrait être associée au sein des collections du Musée d‘Art moderne de Paris via une thématique formelle avec les œuvres de Caroline Achaintre ou Natsuko Uchino, ou même être associé présentée autour d’une idée de bestiaire avec les œuvres de Germaine Richier, ou même le masque-cagoule anonyme de Papouasie-Nouvelle Guinée en vannerie surmodelé d’argile, pour sa filiation avec les techniques ayant inspirées l’artiste.
Sylvie Auvray (1974)
The Cherry, the Bat, the Bee, 2019
Plâtre, fillasse, toile de jute, grillage de cage
à poule, poudre de graphite et de nacre,
résine acrylique et époxy, gomme laque, peinture
pour voiture
140 x 130 x 30 cm