Dans l’œil du critiqueBernard Lamarche-Vadel et les artistes
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Dans l’œil du critique présente une réflexion sur le rôle du critique d’art à travers les choix d’une personnalité flamboyante, caractérisés par la prise de risque et le refus du goût commun, ne suivant aucune piste déjà tracée ni groupe constitué. Les choix de Bernard Lamarche-Vadel sont marqués par la diversité et son attachement à la singularité de grands artistes : Arman, Martin Barré, Lewis Baltz, Joseph Beuys, Jean Degottex, Erik Dietman, Gérard Gasiorowski, Mario Merz, Helmut Newton, Roman Opalka, Richard Serra…
Bernard Lamarche-Vadel (1949-2000) incarne la diversité de la scène artistique en France des années 1970 et 1980. Il fait de sa vie une œuvre aux dimensions multiples, portée par l’art et la littérature et hantée par la mort. Il revêt toutes les casquettes du critique théoricien, commissaire d’exposition, préfacier, directeur de la revue Artistes, collectionneur éclairé, poète et romancier.
L’exposition est conçue comme un grand cabinet de lecture qui aborde cet enchaînement de prises de positions. Le public est invité à lire, voir, écouter les analyses de Bernard Lamarche-Vadel en regard de plus de 250 œuvres (peintures, sculptures, installations, photographies) qu’il a commentées, aimées, ou acquises. Une centaine d’artistes sont présentés, témoignant du lien fort qui les unissait à celui qui fut leur ami, leur porte-parole, leur collectionneur.
Le parcours thématique s’organise autour de ses engagements successifs. Durant les années 1970, il développe ses outils de réflexion en lien étroit avec Joseph Beuys, Jean Degottex, Gérard Gasiorowski, ou Jean-Pierre Pincemin et organise l’exposition Abstraction analytique à l’ARC en 1978.
De 1978 à 1981, il dirige la revue Artistes qui se démarque en donnant la parole aux artistes européens : Mario Merz, Arman, Helmut Newton, Van Velde...
En 1981, il organise Finir en Beauté, réunissant dans son loft parisien des artistes alors inconnus qui partagent une approche très visuelle de la peinture : Jean-Michel Alberola, Jean-Charles Blais, Rémi Blanchard, François Boisrond, Robert Combas, Jean-François Maurige, Hervé di Rosa, Catherine Viollet. Il lance ainsi la Figuration libre qui marquera les années 1980.
En 1986, il présente dans l’exposition Qu’est-ce que l’art français ? onze artistes qu’il est alors un des seuls à soutenir et qui seront ensuite encensés par les institutions : Martin Barré, Jean-Pierre Bertrand, Erik Dietman, Robert Filliou, Gérard Garouste, Gérard Gasiorowski, Jean-Olivier Hucleux, Pierre Klossowski, Roman Opalka, Jean-Michel Sanejouand, Jacques Villeglé.
Parallèlement, il fédère un « atelier photographique français » auquel il confère une importance égale à celle des plasticiens. Il constitue alors une collection de plus de 1700 photographies historiques et contemporaines, dont certaines sont présentes dans l’exposition.
Ecrivain avant tout, ses poèmes et romans en partie autobiographiques s’élaborent autour de quelques thèmes : la mort, la nature, la matière, l’animalité, qui traversent ses choix et ses textes critiques. En 1994, Vétérinaires reçoit le Goncourt du premier roman. Il sera suivi de trois autres livres dont L’art, le suicide, la princesse et son agonie qui décrit de manière prémonitoire son suicide.
Une évocation de son bureau constitue la matrice de l’exposition à travers documents et œuvres qui lui ont appartenus. Cette plongée dans l’intimité de Bernard Lamarche-Vadel s’accompagne de sources sonores et audiovisuelles.
Commissaire général : Fabrice Hergott
Commissaire de l'exposition : Sébastien Gokalp