Donation Max Wechsler
Du au
Du 20 novembre 2025 au 28 juin 2026, le Musée d’Art Moderne de Paris présente un accrochage consacré à l’artiste Max Wechsler (1925-2020), dans le cadre de la donation récemment faite au musée. Neuf oeuvres issues de cette donation seront exposées au sein des collections permanentes, en accès libre, retraçant près de soixante ans de création et de recherches formelles. Cet accrochage marque une étape importante dans l’histoire du lien entre l’artiste et le musée, initié dès 1968.
La première exposition personnelle de Max Wechsler a été organisée au département de l’ARC du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, sous l’impulsion de Pierre Gaudibert, en novembre 1968. L’artiste y présentait alors ses compositions fantastiques aux résonances surréalistes.
Près de soixante ans plus tard, la donation aujourd’hui reçue par le musée – amorcée du vivant de l’artiste et finalisée avec son épouse, Christine Fleurent – vient sceller ce dialogue historique. La diversité des oeuvres offertes témoigne des ruptures, des reprises et des mutations qui jalonnent le parcours de Max Wechsler, de la figuration imaginaire à l’abstraction conceptuelle.
Né à Berlin, Wechsler est envoyé à Paris en 1939 pour fuir le nazisme, avant d’être définitivement séparé de sa famille, disparue à Auschwitz. Après la guerre, il devient illustrateur et graphiste pour le journal Vaillant, métier qu’il exerce parallèlement à sa pratique artistique jusqu’au début des années 1990. Ses premières toiles, influencées par Paul Klee ou Jean Dubuffet, lui valent une reconnaissance critique, avant qu’il n’interrompe la peinture entre 1972 et 1977 pour revenir pleinement à l’art sous une nouvelle forme.
Dès la fin des années 1970, il s’oriente vers l’abstraction, puis abandonne complètement couleur et pinceau en 1984. La lettre typographique devient son matériau, et la photocopie noir et blanc, le ciseau et la colle, ses nouveaux outils.
Dans ces oeuvres fragmentées, l’écrit apparaît comme une trace, un vestige, l’indice d’une histoire impossible à dire. Par agrandissements, déformations, effacements ou déconstruction des caractères, la lettre devient présence à la fois spectrale et permanente.
Wechsler écrit : « La lettre sans cesse transformée, déstructurée, résiste, se révèle indestructible. […] Il me plaît d’associer ainsi la part de ce qui sera ignoré à jamais de celle qui, par ailleurs, demeurera indélébile. »