Cycle de rencontres | L'âge atomique est notre présent | Écoféminismes antinucléaires Événement, Conférence
1h30
- Publics
- Adultes
- Personnes à mobilité réduite
- Tarifs
- Entrée libre*
- *dans la limite des places disponibles
- Sans réservation
- Adresse
- Salle Matisse - Niveau 3 du musée
- Heures
- Le :
Jeudi 7 novembre 2024 de 19h00 à 20h30
Cycle de rencontres – L’Âge atomique est notre présent.
À l’occasion de l’exposition L’Âge atomique, Les artistes à l’épreuve de l’histoire, le MAM Paris propose lors de quatre rencontre-discussions entre chercheuses, anthropologues, artistes, historienne des sciences, d’évoquer ensemble l’ère nucléaire dans le domaine des arts, des sciences et de la politique du début du XXème siècle à nos jours.
Jeudi 7 novembre – 19h
Écoféminismes antinucléaires
Avec Élodie Royer et Kyveli Mavrokordopoulou
À l'intersection des mouvements féministes, écologiques et pacifistes, l'écoféminisme apparait simultanément en Europe, aux États-Unis, en Australie et dans différentes nations du Pacifique, dans la seconde moitié des années 1970. Dès le début, ces collectivités et penseuses féministes s’engagent contre les technologies nucléaires en ne faisant plus la différence entre le domaine civil – le réacteur – et le domaine militaire – la bombe. Ces collectifs entretiennent souvent des liens transnationaux entre eux et sont parmi les premiers à allier la pensée anticoloniale à la lutte antinucléaire. Ils révèlent que la domination patriarcale est exercée à la fois sur les femmes et sur la nature. De nouvelles formes de militantisme s’inventent, à la lisière de l’art et de l’activisme, privilégiant des formats flexibles et transportables, allant de l’émission de radio à la performance, à des tournées antinucléaires mais aussi à l’occupation de camps militaires, souvent accompagnée par des actions festives.
À l’aune de la triple catastrophe de Fukushima, plusieurs pratiques artistiques ancrées dans des lieux marqués par des bouleversements environnementaux au Japon seront aussi convoquées dans une perspective écoféministe. Par cette mise en regard d'œuvres et de luttes, il s’agira de tisser des liens esthétiques et biographiques entre des pratiques, des corps et des territoires.
Jeudi 12 décembre - 19h
La Hague, paysage nucléaire
Avec Agnès Villette et Laura Molton, modérée par Kyveli Mavrokordopoulou
Rencontre accompagnée d’une projection d’extraits du film de Laura Molton, Remonter les rivières (2023)
L’usine de retraitement de combustibles radioactifs de La Hague a été construite en 1966 par le Commissariat de l’Energie Atomique et accueille aujourd’hui à la fois des déchets français mais aussi étrangers. Lors de cette soirée aux croisements de la science et de l’art, il est question de parler du nucléaire à partir du territoire péninsulaire de La Hague, parmi les lieux les plus hautement nucléarisés en France. Suivant les enquêtes artistiques d’Agnès Villette, originaire du Cotentin, et de Laura Molton, résidente à Cherbourg, ce paysage péninsulaire est étudié comme terrain d’enquêtes artistiques autour de fuites radioactives, de toxicités anciennes et plus récentes, autour d’installations nucléaires dans un paysage naturel et agricole et où l’accès à l’information reste limité. La soirée débutera avec des extraits du film de Molton Remonter les rivières, envisagée comme ouverture vers ce paysage aquatique conservant les traces d'accidents nucléaires passés.
Jeudi 16 janvier - 19h
L’histoire de la représentation de l'atome jusqu'à nos jours
Avec Charlotte Bigg et Gabrielle Decamous, modérée par les commissaires de l'exposition
La rencontre portera sur la dimension sensible de la nucléarité, à commencer par les représentations produites par les scientifiques mais aussi leurs appropriations artistiques et culturelles, de la découverte de la radioactivité à Fukushima, en passant par la bombe atomique. Une vue d’ensemble sur l’art de l’ère nucléaire sera proposée, en sélectionnant quelques artistes pour montrer la façon dont ils/elles ont pensé, réagi ou résisté face aux avancées scientifiques ou catastrophes atomiques. Plus précisément, les œuvres portant sur le radium, la radioactivité, autant que sur les armes nucléaires et les catastrophes du nucléaire civil, en passant par les productions artistiques des laboratoires de recherche tels que le CERN.
Jeudi 6 février - 19h
Lecture-performance Fukushima Reprises
par Sophie Houdart et Mélanie Pavy
Depuis la triple catastrophe de 2011 Mélanie Pavy, artiste visuel et Sophie Houdart, anthropologue, tentent de caractériser ce qui se passe dans la région de Fukushima.
Au cours de plusieurs voyages, à deux mais aussi collectifs, elles ont accumulé, à mesure des années, des images, des mots, qu’elles ont déjà commencé à travailler, mettre en forme, analyser. Elles ont cependant le sentiment que des choses fondamentales ont été vues, senties, pensées, esquissées durant ces séjours communs, qu’elles ne sont pas parvenues encore à faire affleurer.
Mues par l’intuition que ces choses, précisément, comptent pour dire ce qui se trame dans la région, et à la faveur d’une résidence de trois mois à la Cité Internationale des Arts dans le cadre d’Art Explora, elles ont décidé d’imaginer des dispositifs capables de revisiter leurs propres archives, leurs « restes ».
Elles ont ainsi pris le parti de se lire à tour de rôle leurs carnets de notes, de se décrire leurs images, d’y ajouter des livres, des films, des œuvres qui éclairent, ajoutent, complexifient, parfois de manière ténue et par détours, ces expériences fragiles qu’elles ont traversées ensemble, en paysage incertain. Pendant que l’une parle, l’autre, à l’aveugle, prend notes et, ce faisant, laisse se produire des échos avec sa propre mémoire des évènements, ses souvenirs des lieux.
Ce travail donne lieu à une lecture performée d'une série de séquences fragmentaires dont la composition, toujours rejouée, dessine une exploration à tâtons du territoire de Fukushima.